L'argot (langage populaire) utilisé dans la Grande Armée

à compléter

Expression	Signification
Les chefs
Le patron Le petit Tondu Le petit caporal	Napoléon surnom donné à Napoléon après qu'il se soit coupé les cheveux au début du Consulat surnom donné à Napoléon après la bataille de Lodi
L'enfant chéri de la victoire           puis L'enfant pourri de la victoire	Masséna
Le Hibou	Gouvion-St-Cyr
Le Brigand	Augerau
Le Roi Franconi	Murat (du nom du plus grand cirque de l'époque, et pour évoquer l'aspect fantasque du personnage)
Le lion rouge/ Le Rougeaud	Ney (par rapport à sa chevelure rousse)
La troupe
Les grognards	Surnom que Napoléon donne à ses soldats
Les carabins - Les trompe-la-mort	Les infirmiers /chirurgiens
Ripainsel / Céléris	L'intendance
Les immortels	La Garde Impériale ou les Gendarmes (qui participent peu aux batailles)
Les loin-des-balles	Les musiciens (qui ne sont pas dans la mêlée)
Les canaris	Les Suisses du Bataillon de Neuchâtel (en raison de la couleur de leur uniforme)
Les Charabias	Les soldats ilatiens, et surtout florentins, qui parlent trop vite
Les Godfredom	Les Hollandais
Les Écrevisses au beurre	Les Grenadiers Saxons
Les Français du Nord	Les Polonais
Les chevaux noirs / les gros-frères	les Grenadier à Cheval
Les Écrevisses	Les Lanciers rouges
Les Gardes-douleurs / Les Mirlorès	Les Gardes d'Honneur
Les GIlets de Fer / Les Gros Talons	Les Cuirassiers
Les CTS	Les Conscrits grenadiers de la jeune garde
Les cousins de l'Empereur / les Singes Verts	Les Corses
Les oiseaux de paradis	Les musiciens des grenadiers de la Garde
Messieurs problème	Les officiers du Génie
Magasin	Les écoles de guerre
Les Chiens Verts	Les officiers d'ordonnance
Les Godelureaux	Les jeunes officiers d'état-major
Les Marche-à-terre	Surnom des fantassins donné par les cavaliers (on dit aujourd'hui les "pousse-cailloux")
Un dur-à-cuire / un vrai bougre / une veille moustache / un brave à trois poils / un grivier / un fameux lapin / une vieille culotte / un calin	un vieux soldat, un vétéran
Un Marche-à-regret	Un conscrit réfractaire
Un Bêche	Un poltron
Un Barbet	Un déserteur
Une Puissance	Un haut gradé
Un Vendu	Un soldat remplaçant (à l'époque il y a vait un "tirage au sort" des conscrits, et la charge de conscrit pouvait être "vendue"... privilège des gens riches)
Un Jean-Jean / un Blanc-bec / Un Bec-à-sucre	Un jeune conscrit
L'armement
La fourchette	La baïonnette
La clarinette à cinq pieds	Le fusil
Le crucifix à ressort / la flûte à bassinet	Le pistolet
Le brutal / le bronze	Le canon / L'artillerie
Les filles chéries de l'Empereur	Les pièces de 12 livres de la Garde
La côte de boeuf	Le sabre
Marches et bivouacs
Rubans de queue	Colonnes de marche
Marcher à la brune	Marcher de nuit
Marcher à la queue au loup	Marcher de nuit en se tenant à celui de devant
Marcher pour les capucins	Marcher pour rien
Marche a' terre	Ramper
Lâcher les coudes	Quitter ses camarades pendant une marche
Un amateur	Un soldat qui s'éloigne de la colonne pendant la marche
Un engourdi	Un soldat qui arrive en retard au bivouac
Le jus de l'arbre tordu / le pinard / le picrâte	Le vin
Le Chasse-cousin	Le mauvais vin
Le rogomme / le casse-poitrine / le riquiqui	L'eau de vie
Le casse-poitrine	Blessure au thorax
Avoir de la pente	Avoir une bonne descente
Être brouillé avec l'équilibre	Être saoul
Prouter	Se fâcher
Avoir de la platine / Giberner	Par beaucoup
Faire des gazettes	Colportet des affirmations douteuses
La chaude lance / la chause pisse	Blennorragie, maladie vérérienne
La charmante	La gale
Le bouilli	Le pot-au-feu
Un blondin	Un gars qui fait le fier
Un soudrille	Un libertin
Un enfant de la giberne	Enfant d'un soldat et d'une cantinière
Faire le faquin	Se mettre en grande-tenue
La clique	Groupe de mauvais sujets dans la cavalerie
Un courte-botte	Un soldat de petite taille
Un loustic	Un soldat très gai
Un ours / Un grigou	Un soldat solitaire
Un mâtin	Un soldat batailleur
Un crâne	Un soldat qui aime provoquer les autres en duel
Ferrailler / Se brosser à coup de sabre / Se rafraichir à coups de sabre / Se travailler le cuir Aller sur le pré / Se tâter	Se battre en duel
Demander à quelqu'un de défendre sa queue	Le défier en duel
Un pitaud	Paysan grossier qui arrive au régiment
Être heureux comme un poisson sur la paille / Se donner de la tablature	Être malheureux
Faire le chorus	Chanter
Aller au bastringue	Danser
Trouver son pain quotidien	Trouver une femme
Une rouleuse	Une fille facile
Les grisettes / les gibernes	Les prostituées
La rue des pous volants	La rue des prostituées
Les musikos / La zique	la musique
Le tric-trac	Coucher
Le brûle-gueule	La pipe
Tirer une boufarde	Fumer la pipe
La bouffarde	La pipe à court tuyau
Prendre la schnouff	Priser
Le cabanon / l'Abbaye-de-Sot-Bougre	La Prison
La saligote	La salle de police
Se faire laver les cheveux avec du plomb	Se faire fusiller
Le Pèse	L'argent
Les jaunets	Les pièces d'or
Le coucou / L'oiseau	L'Aigle du régiment
Fusiller son sac	Passer officier quand on est sous-officier
Le lampion	Chapeau de Napoléon
Les ruches à miel	Les bonnets d'ours des Grenadiers de la Garde
Les coquerelles	Les cocardes
Mettre la vaisselle à l'air	Porter ses décorations
Les colbacks	Conscrit ayant encore les cheveux longs
Coupe à la Tirus / Coupe à la caniche	Coupe réglémentaire
Avoir de la garnison	Être couvert de vermine
La Mie-de-pain	Les poux
Les sauterelles	Les puces
Les trottantes	Les souris
Graisser la marmitte	Payer sa tournée quand on arrive dans une COmpagnie
Godailler	Marauder pour se ravtitailler
Gratter / Faire la guerre pour son compte	Piller
Le nez	Celui de la COmpagnie qui trouve le mieux de la nourriture
Noircir le bouillon	Saler la nourriture avec de la poudre noire
Faire fricot / Se faire une bosse / Faire bombance	Manger
La fristouille	L'ordinaire
Un fripe-sauce	Un goinfre
Avoir le ventre cassé / Être dans la débine / Mettre ses dents au crochet	Ne rien avoir à manger
Manger sur les "couilles-à-Jules"	Sauter un repas
La bataille
La noce / La fête / La musique / Le bal / Le Remue-ménage / La route de la boucherie	La bataille
Tousser	Tirer au canon
Avoir des engelures aux yeux / Saigner du nez / Paumer l'atout / Tourner en eau de boudin	Avoir peur
Jouer des jambes / Haper les taillis	S'enfuir
S'allonger	Bien se battre face à l'ennemi
Donner un sacré coup de peigne	Se battre dûrement / Participer à un accrochage particulièrement ardu
Strapasser	Maltraiter de coups un adversaire
Être bien ficelé	Être équipé sur le pied-de-guerre
Être refroidi / Perdre la mesure / Défiler la parade	Être tué
Casser sa pipe	Mourir pendant une opération chirurgicale
Être hypothéqué / Tourner de l'oeil / Être abimé / Desecndre la garde	Être blessé
Être embarassé par une demoiselle	Être blessé par un boulet
Un quertier de noblesse	Une blessure
Régler / Escoffier	Tuer
Pousser la botte au cochon	Dans la cavalerie, donner un coup de sabre à la gorge
Jouer des coudes	Avancer en évitant de marcher sur les morts
Un hurrah	Une attaque de cosaques
Une procession	Une colonne qui bat en retraite
Être ab-hac	Être en déroute
Crosser	Avoir une balle qui frappe la crosse de son fusil
Un jambon	Un fusil cassé au niveau de la crosse
L'ennemi
Les Goddans / Les Goddams / Les Homards / les Angluches	Les anglais (en raison de la couleur rouge de leur uniforme)
Les kaiserlicks / Autres chiens / Soldates à la crème	Les autrichiens (en raison de la couleur de leur uniforme)
Les sans-culotte	Les écossais
Vilain jeton	Wellington
Cupidons	Baskirs, archers montés russes
Barbus	Les cosaques
Bandouliers	Les bandits espagnols
Divers
La bamboche	La Légion d'Honneur
Les pékins	Les civils
On déchire de la mousseline	Le son de la bataille, de la fusillade
Friser	Manquer de peu
Avoir sa pente	Aimer boire un coup
Mettre les dents au crochet	Avoir la dalle, crever de faim
La débine	Pauvreté
Faire une bosse	Célébrer
Trouver	Voler
Piler du poivre	Monter la garde en sentinelle
Être mis aux mites / au mitard	Mis en taule, au mitard, en prison

Cette liste se veut représentative du langage populaire utilisé dans la Grande 1rmée de Napoléon et a été construite à partir de plusieurs sources.
Elle n'est bien entendu pas exhaustive et vous pourrez trouver d'autres expressions de ce genre dans le "Dictionnaire de la Grande Armée" d'Alain PIGEARD,
et aussi dans la revue Tradition et ses numéros 3, 7 et 25