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Symbolique

Symbolique du 2 décembre

Le 2 décembre revêt une symbolique particulière dans l'univers napoléonien du Premier Empire tout d'abord,, qui sera suivi ensuite par la bataille d'Austerlitz, qui fait egalement partie des traditions des Saint-Cyriens, les élèves-officiers de l'École de Saint-Cyr et enfin puis dans celui du Second Empire.

Le 2 décembre fait partie de ces dates qui font tilt dans les mémoires. La faute à qui ? À Napoléon, bien sûr. Voyons si vous avez bien suivi vos cours d’histoire…

2 Décembre

Tout commence le 18 mai, lorsque le Sénat élève à la dignité impériale le consul à vie, Napoléon Bonaparte, conformément aux plans de l’ambitieux Corse. S’il ne saurait être question de remettre à la tête de la France un nouveau roi, onze ans après le régicide de Louis XVI, pourquoi pas un empereur ?

Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud, 10 novembre 1799, par Bouchot
Le général Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud, 10 novembre 1799, par Bouchot

Le Sacre de Napoléon

C’est le sacre de Napoléon Ier qui fait entrer le 2 décembre dans l’Histoire, en 1804, dans la période tumultueuse qui suit la Révolution française. Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est qu’à l’origine, le couronnement ne devait pas avoir lieu un 2 décembre mais un 9 novembre…

Aux sénateurs venus à Saint-Cloud lui remettre la nouvelle Constitution, Napoléon répond : « J’accepte le titre que vous croyez utile à la gloire de la nation. Je soumets à la sanction du peuple la loi de l’hérédité. » Un plébiscite est donc organisé, qui sans surprise, débouche sur une approbation massive.

Le futur Napoléon Ier, premier empereur du pays depuis Charlemagne (742-814), le fondateur de l’empire franc, veut un sacre, et en présence du pape. Certainement par vanité, mais aussi et surtout pour légitimer son pouvoir au regard des pays étrangers, qui ne sont pas tous prêts à le reconnaître - l’Angleterre et la Russie s’y refusent.

La première date envisagée est la date symbolique du coup d’État du 18 Brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799), celui par lequel le général Bonaparte a pris le pouvoir, marquant la fin du Directoire et de la Révolution française, et le début du Consulat. Pas vraiment emballé à l’idée de venir cautionner le sacre, le pape Pie VII a fini par céder, après de multiples tractations sur l’application du Concordat de 1802 voulu par Bonaparte et qui vise à réconcilier l’Église et l’État français.

Mais Rome va lanterner et tout faire pour retarder les choses. Le 9 novembre n’étant plus envisageable, on songe au dimanche 25 novembre. Ce sera finalement le dimanche suivant, le 2 décembre, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, rendue au culte depuis le Concordat de 1802. La photo n’ayant pas encore été inventée, c’est à son peintre officiel, Jacques-Louis David, que Napoléon Ier commande de fixer les cérémonies du couronnement pour l’éternité dans ce qui sera l’un des plus célèbres tableaux du Louvre, et aussi l’‘un des plus imposants. Peint entre 1805 et 1807, le « Sacre de Napoléon » fait presque dix mètres sur plus de six. Et voilà comment cette date est entrée dans l’Histoire.

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Le Sacre de Napoléon par Jacques-Louis David (1808)

 

 

La victoire d’Austerlitz

Nous sommes en 1805. La Grande Armée napoléonienne affronte les forces de la coalition austro-russe commandées par le prince Koutouzov. Une dizaine de jours avant de livrer bataille, Napoléon fait reculer ostensiblement ses troupes devant les 91 000 hommes de Koutouzov, le convainquant ainsi qu’il est en train de battre en retraite. Il attire donc en fait ses ennemis sur le terrain qu’il a choisi pour engager le combat avec ses 71 000 soldats : le plateau de Pratzen, à une centaine de km au nord de Vienne.
Dans le même temps, il demande aux maréchaux Bernadotte, en arrière-garde, et Davout, qui se trouve à Vienne, de se préparer à le rejoindre.
La stratégie militaire se solde le 2 décembre 1805, par la victoire écrasante de la bataille d’Austerlitz (aujourd’hui en République tchèque), le chef-d’œuvre tactique le plus abouti de Napoléon Ier.

« La bataille d’Austerlitz du 2 décembre 1805 », tableau de François Gérard.
« La bataille d’Austerlitz du 2 décembre 1805 », tableau de François Gérard.

Le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et la restauration de l’Empire

Un demi-siècle plus tard, pour restaurer l’empire, son neveu n’ira pas chercher midi à quatorze heures : la date du 2 décembre s’impose tout naturellement.

Premier acte : le matin du 2 décembre 1851. Pour conserver le pouvoir, à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdit de se représenter, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la Deuxième République française depuis trois ans, édicte six décrets proclamant la dissolution de l’Assemblée nationale législative, le rétablissement du suffrage universel masculin, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d’une nouvelle constitution. C'est ce que l'on appelera le "coup d'état du 2 décembre".
La nouvelle Constitution sera promulguée le 14 janvier 1852 pour succéder à celle de février 1848 et qui aura duré moins de quatre ans. Elle établit un régime présidentiel autoritaire.
La résistance menée à Paris ou en province par les républicains (Victor Schœlcher, Victor Hugo, Jean-Baptiste Baudin…), par des membres du parti de l’Ordre non ralliés (le père Lacordaire, le prince de Broglie) est écrasée par l’armée en quelques jours.
Louis-Napoléon qui a rétabli le suffrage universel masculin, convoque les Français par un plébiscite les 20-21 décembre afin de faire approuver son action et les réformes annoncées.

Deuxième acte : moins d’un an plus tard, le 2 décembre 1852, à la suite d’un autre plébiscite, le Second Empire est établi, Louis-Napoléon Bonaparte devient « Napoléon III, empereur des Français ».

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Le coup d'état du 2 décrmbre 1851

Le "2S" des Saint-Cyriens
Chaque année, le 2 décembre, revient la célébration du « 2 S ». Date symbolique pour tous les Saint-Cyriens, celle-ci est liée à la victoire de l’empereur Napoléon 1er lors de la bataille d’Austerlitz, le 2 décembre 1805.

Ce triomphe sur les forces austro-russes, est considéré comme le chef d’œuvre tactique de Napoléon Bonaparte. Cette commémoration rend hommage à la fois au génie tactique, fondateur de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1802), ainsi qu’aux premiers Saint-Cyriens tombés au champ d’honneur lors de cette bataille.

Pourquoi « 2 S » ?

Les Saint-Cyriens utilisent leur propre calendrier dans lequel chaque mois de l’année scolaire correspond à une lettre appartenant au nom Austerlitz. La lettre A désigne le mois d’octobre (début des cours de formation), jusqu’en juillet (fin de l'année scolaire), associé à la lettre Z. Ne sont pas pris en compte les mois d'août et de septembre car ceux-ci sont traditionnellement des mois de permissions. Ainsi, décembre porte la lettre S et le 2 décembre devient donc le « 2S ».

Les élèves des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan célèbrent l’anniversaire de cette bataille par une reconstitution sur les terrains de Coëtquidan. Une tradition perpétuée depuis le Second Empire où leurs ancêtres fêtaient cette victoire à coups de traversins et de matelas dans les dortoirs.

A U S T E R L I T Z
octobre novembre décembre janvier février mars avril mai juin juillet

La célébration du 2S à l'École de Saint-cyr au cours de laquelle les élèves-officiers procèdent à une
reconstitution de cette bataille emblématique

 

Date de dernière mise à jour : 31/10/2024